Des avions à la voile : Croisière au long cours avec le S/Y Tranquility

Tomasz et Aleksandra ont entamé leur grande aventure dans la voile il y a environ deux ans, lorsqu'ils ont pris possession de leur Malö 39 en Suède.

Le couple, tous deux pilotes, a décidé de quitter les cockpits de leurs avions de ligne respectifs pour se lancer dans une nouvelle aventure à bord du S/Y Tranquility, équipé de voiles Elvstrøm.

Leur nouvelle vie de marins à plein temps les a déjà menés à travers une partie de l'Europe, mais l'aventure ne fait que commencer.

— Nous sommes tous les deux originaires du sud de la Pologne, et nous avons grandi aussi loin de la mer que possible. Nous sommes tous deux pilotes ; nous avons commencé par piloter des planeurs et de petits avions, avant de devenir pilotes de ligne. J'ai été commandant de bord sur 737 pendant plus de dix ans, et Aleksandra était commandante de bord sur DHC-8 et copilote sur 737, explique Tomasz, avant d'ajouter :

— J'ai découvert la voile très jeune et j'ai beaucoup navigué sur des lacs pendant les vacances d'été, tandis qu'Aleksandra a attrapé le virus de la voile après notre rencontre. Au fil du temps, nous avons souvent loué des bateaux, mais peu à peu, l'idée de naviguer sur une plus longue période a commencé à germer.

Le couple a dû surmonter de nombreux obstacles dans sa quête du bateau idéal pour réaliser ses rêves et ambitions. La recherche a commencé en 2021, en plein cœur de la pandémie – à une période où le marché des voiliers était probablement plus dynamique que jamais.

Il leur a finalement fallu près de 18 mois pour trouver le bateau idéal, se souvient Aleksandra :

— Nous cherchions un bateau en aluminium, car cela aurait été parfait pour le type de navigation que nous envisageons, mais ils étaient soit hors budget, soit indisponibles. Nous avons essayé, mais nous avons fini par nous tourner vers un voilier solide en fibre de verre. Nous avons ciblé les bateaux scandinaves en général, car nous avons compris que Hallberg-Rassy, Najad ou Malö seraient de bonnes options, explique-t-elle, avant d’ajouter :

— Nous recherchions activement des HR42F, mais nous avons eu quelques mauvaises surprises avec des vendeurs ou courtiers qui nous informaient que le bateau avait été vendu — alors que nous étions déjà dans l'avion depuis Dubaï pour venir le voir. Puis un Malö 39 est apparu, et il cochait toutes les cases pour nous, raconte Aleksandra.

Achat effectué, l’étape suivante consistait à optimiser le bateau pour la grande croisière. De nouvelles voiles étaient en tête de liste, tout comme l’adaptation de certaines idées issues du monde de l’aviation, explique Tomasz :

— Les avions et les bateaux ne sont pas si différents lorsqu’il s’agit de la philosophie de conception et de gestion, et nous avons utilisé certaines de ces idées ici. Un exemple : notre choix d’installer des lattes courtes sur la grand-voile. Certes, des lattes longues offriraient de meilleures performances. Mais : si une latte casse, il est bien plus facile de se faire livrer une latte courte dans un endroit isolé — alors qu’une latte longue serait bien plus compliquée à remplacer. Il faut toujours privilégier les solutions qui génèrent le moins de complications en cas de problème, explique-t-il.

Tomasz et Aleksandra ont trouvé la bonne combinaison de voiles auprès d’Elvstrøm Sails à Valence, en Espagne. Le Malö était encore équipé de ses voiles d’origine, vieilles d’environ vingt ans, et nécessitait un jeu complet de nouvelles voiles.

— Nous avons commencé à chercher des voileries dès le début. Notre bateau était équipé des voiles d'origine de 2002, il était donc grand temps d'en changer. Nous avons choisi Elvstrøm Sails pour plusieurs raisons : la possibilité d'avoir un support à l’international, mais aussi parce que nous avons eu un excellent contact avec le SailPoint de Valence. Ils étaient très ouverts pour discuter des différentes options, et nous avons finalement commandé une nouvelle grand-voile et un génois à 140 % en Hydranet. Nous avons aussi ajouté un foc en Dacron pour notre étai intérieur, car il était en promotion à ce moment-là, raconte Tomasz.

La rénovation complète du Malö a complètement transformé le bateau, ajoute Aleksandra :

— Nous avons fait beaucoup de travaux à bord, mais ce sont vraiment les nouvelles voiles qui ont tout changé. Avant, le bateau semblait peiner à atteindre 6 nœuds. Maintenant, avec des voiles neuves, une coque refaite et une nouvelle hélice, il navigue parfaitement à ces vitesses, voire plus vite, et les sensations sont incomparables.

Ayant vu une grande partie du monde en tant que pilotes – le couple a visité plus de 70 pays au total – la voile était également un moyen différent d'explorer le monde, sans grand plan à l’avance. Un contraste total avec leur approche habituellement très planifiée et méticuleusement ajustée :

— Nous ne naviguons pas vraiment avec un grand plan concernant où nous voulons aller demain – je dirais plutôt que nos projets sont écrits dans le sable à marée basse. En ce moment, nous sommes à Porto et nous voulons traverser le Golfe de Gascogne pour naviguer autour du Royaume-Uni et de l'Écosse ensuite – suivis par une traversée de la mer du Nord pour remonter la côte ouest de la Norvège. L'ambition est d'atteindre les Lofoten cet été, mais nous prenons toujours les choses comme elles viennent.

Aleksandra ajoute :

— Nous avons beaucoup voyagé, mais le voyage classique implique toujours d’aller quelque part puis de devoir revenir à un moment donné. Cela devient toujours dense et un peu précipité, tandis que la voile à plein temps est une expérience complètement différente et beaucoup plus authentique, car on ne précipite jamais rien. On va juste avec le flux.

Et bien sûr, travailler de chez soi en tant que pilote de ligne n'est pas vraiment possible, donc le couple a dû chercher une nouvelle direction pour pouvoir travailler tout au long de leur grande aventure. Aujourd’hui, ils offrent des services de conseil pour aider d'autres personnes qui se lancent dans la croisière au long cours.

— Travailler de chez soi en tant que pilote de ligne n’est pas vraiment envisageable, donc pour travailler pendant nos voyages, nous avons commencé à proposer des services de conseil pour ceux qui veulent se lancer dans la voile au long cours comme nous. Nous aidons nos clients à trouver le bon bateau et à le préparer, et bien sûr, nous les soutenons grâce à toute l’expérience que nous avons acquise en trouvant et en préparant notre propre bateau, explique Aleksandra.

Vous pouvez suivre le parcours d’Aleksandra et Tomasz à bord du S/Y Tranquility ainsi que leurs projets de rénovation sur leur site web à l’adresse suivante : https://tranquilitymare.com/en/.